Avez-vous déjà fait un road trip en camper van ?
Dans cet article je souhaite partager avec vous une expérience originale que j’ai la chance de vivre en ce moment à l’autre bout du monde. Bouleverser ses codes, sortir de ses préréglages et de son confort quotidien apprend beaucoup sur soi, sur le monde, sur la vie…
Voici les grands éléments qui me sont apparus au cours de cette aventure.
1. Retour à la simplicité. Quand les conditions de voyages imposent des limites de place, de ressources (eau, électricité, wifi …) nul autre choix que faire le tri entre ce qui est indispensable et ce qui ne l’est pas. Et quel bénéfice de s’alléger pour être le plus à l’aise possible avec ces nouvelles règles de vie quotidienne. Au cours d’une aventure comme celle-ci on redécouvre les priorités. Une petite chose à faire peut vite devenir compliquée ou prendre beaucoup plus de temps que d’ordinaire, comme par exemple se changer quand il pleut, ou se faire une toilette… Cela nous ramène au fait que les choses ordinaires sont les plus importantes. Malheureusement, nous les perdons de vue car elle sont noyées dans un flux d’actions que nous faisons machinalement.
J’ai eu beaucoup de plaisir à redécouvrir tout cela, et à vivre ces expériences en conscience.
L’essentiel sans le superficiel. Avec ces contraintes on se rend vite compte que nous n’avons pas réellement besoin de beaucoup. C’est une invitation à redécouvrir les premières marches de la pyramide de Maslow et cette décompression fait du bien. On réalise la futilité de certains détails de la vie. Alors on souffle un bon coup et tout devient plus léger. Même si au début on se dit : « je n’ai pas ceci (ou cela), il va manquer quelque chose, qu’ai-je oublié ? » On admet vite que nous avons absolument tout ce qu’il faut pour vivre très confortablement. Car le bonheur de l’instant vécu est plus nourrissant que le matériel.
(Petit clin d’oeil à ma chère (ex) colloque « traveleuse » qui dit : quand on part en voyage on oublie toujours quelque chose… Eh bien, pas forcément on dirait ! ).
2. Et si le luxe c’était l’espace ? Après avoir vécu dans des endroits divers et variés en termes de localisation, de superficie, et de confort, j’en arrive à la conclusion suivante :
Avoir beaucoup de place est un poids qu’il faut gérer : entretien, financement, taxes, accumulation de biens matériels, gestion et organisation des lieux… beaucoup de choses pesantes me viennent en tête quand je pense à ce que représente un logement alors que je vis dans un petit van depuis maintenant 10 jours. Le principal avantage (que je voyais comme une contrainte au départ) est que la petite superficie apporte de la légèreté.
Disposer de peu de place revient à devoir être attentif à chaque détail = choisir ce que l’on emporte, comment stocker les affaires… mais surtout on ne passe pas des heures à nettoyer, à remplir de choses inutiles ou autres. La vie n’est pas faite pour entasser et accumuler, chérissons ce qui est utile. Se libérer du reste est un cadeau précieux que nous pouvons nous faire.
Maintenant, je vois que pour moi l’ultime richesse de vie est la simplicité; chacun doit trouver ses valeurs pour vivre en harmonie avec ses désirs.
3. Estomper les frontières, les siennes, celles de son mental, celles de l’epaces,celles entre de soi et le monde. Voici 5 choses auxquelles on ne pense pas au premier abord me sont apparues :
Partager un espace restreint avec autrui est une occasion de renforcer le lien d’union, et plus que jamais, il faut être sur la même longueur d’ondes…
Avoir peu d’espace individuel incite à passer davantage de temps dans les lieux collectifs, ce qui permet d’échanger d’avantage avec les autres : les résidents locaux, les voyageurs, dans les campings, en faisant la vaisselle ou en s’abritant de la pluie…
Être dans une toute petite bulle permet aussi d’accorder son attention à ce qui se passe en dehors de cet espace. Le temps que l’on ne passe pas à se soucier des obligations quotidiennes peut s’orienter vers la nature omniprésente qui nous entoure par exemple. Le plus bel écran est le toit ouvrant du Van qui présente le programme « ciel étoilé » sur le canal magie de la vie, en direct de pleine conscience…
Être mobile permet de se sentir libre, les frontières des villages, des régions et des pays, s’effacent sous les kilomètres et nous intégrons les paysages traversés, c’est assez magique à vivre. Ne faire qu’un avec la terre foulée revient à effacer les limites de Soi et celles du monde environnant.
Mélanger tous les espaces de vie fut le plus amusant. Car vivre dans 7m2 revient à dormir avec les pieds dans la cuisine et la tête dans le hall d’entrée, il faut manger dans la chambre, et renverser sa bière sur le lit ( en cas d’accident ! ), étendre la veste perlée de gouttes de pluie au dessus du frigo, ranger les chaussures mouillées sous le lit, déplacer le dressing (valise), du salon au cockpit pour accéder à la chambre… Avec cette organisation spatiale les vide-poches des portières deviennent le bureau, le sel se trouve à la salle de bain et tout est parfaitement normal 😉
Fous rires assurés (à condition qu’on ne se prenne pas trop la tête) !
Bilan : Moins = mieux
Je pourrais citer encore mille arguments, mais je pense qu’il faut le vivre en live.
Vive le minimalisme et l’art d’aller à l’essentiel ! Cela permet de se libérer d’une surcharge d’éléments non indispensables, qui permet naturellement de prendre les choses beaucoup plus à la légère ! « Take it easy » comme diraient les kiwis 😉
Pour ma part c’est bien le temps d’un break mais je ne pourrais pas vivre ainsi tout le temps… Mais à présent je sais exactement ce que j’aime trouver dans un foyer, je connais mieux mes limites et mes attentes. Cette expérience a été révélatrice et j’en suis ravie 🙂
Crédit photo : @ByFlorianeDamevin
